C'est naturel de visiter un site touristique. C'est  encore plus exaltant de le visiter par les airs en paramoteur. L'ennui à  Bandol, cité balnéaire de la cote d'Azur, c'est qu'il n'y a plus d'espace  libre. Avec un littoral rocheux, des plages trop petites, les pinèdes, la  garrigue et les bétonneurs, pas moyen de trouver une aire de décollage  satisfaisante. Il en fallait quand même plus pour décourager un équipage prêt à  s'envoler coûte que coûte. Une prospection minutieuse m'a amené vers un fond de  parking, face à la mer, terminé par un embryon de jetée.. L'ensemble fait penser à une piste d'envol d'un porte-avions. Avec six mètres de large, perché à trois mètre au dessus du niveau de la mer et cernée par de gros  rochers, toute erreur serait immédiatement sanctionnée sans hélicoptère de récupération. Le décor étant planté pour mes projets inavouables, c'est avec un vent  de travers que je tente un premier décollage chaotique à la grande surprise d'un  plongeur en bout de jetée qui préféra rejoindre les poissons plutôt que d'affronter  cet albatros mécanisé en perte d'altitude. La suite des vols du matin avant la brise de mer et du  soir avant la brise de terre ont été un grand plaisir avec toujours cette homogénéité  et cette portance exceptionnelle de la masse d’air du bord de mer. Robert BREDA  |