Planfait - Dent d'Arcluse |
Ce mardi 18 juillet 2000, l'ambiance est chaude au décollage de
Planfait. Les pilotes locaux et d'ailleurs frustrés par une semaine de pluie, veulent en
découdre avec la météo qui s'annonce clémente. C'est l'occasion de réaliser quelques
cross et les discussions vont bon train, certains veulent faire le tour du lac d'Annecy,
d'autres veulent partir en direction du Parmelan et la majorité décide de partir vers la
dent d' Arcluse puis retour. L'article "vol de distance pour tous" de Parapente
Mag y est sans doute pour quelque chose. Quoi qu'il en soit, le rendez-vous est donné
sous le nuage des dents de Lanfon, puis on verra.
Aérologie : Léger vent météo sud-ouest en
altitude et brise de vallée nord soutenue, ce qui laisse présager des conditions
exceptionnelles. Base des nuages à 2000 m en début de parcours puis à 2500 m
avec des développements verticaux de 1000 m, de quoi vous catapulter jusq'aux
barbules. La nébulosité est de 2/8 en vallée à 6/8 dans le massif des Bauges.Décollage Planfait 14h puis direction Les Dents de Lanfon , la
montée jusqu'à 2000 m est rapide sous un gros cumulus avec des thermiques larges et bien
établis. Je me laisse montée dans le nuage et tente un pilotage à la boussole qui
s'avère catastrophique, j'inverse le sud et le nord et fini par le perdre, heureusement
le soleil fini par percé et me donne le chemin à suivre, c'est promis je m'entraînerai
sérieusement plus tard. Sortie du nuage puis retour à la base, je fais quelques photos
dans l'attente d'un pilote connu, puis le coup d'envoi est donné et direction le Roc des
Boeufs en traversant le lac d'Annecy.
La transition est calme comme d'habitude avec une brise de lac qui
commence à se faire sentir même à cette altitude. La montée du Roc des Boeufs est
laborieuse jusqu'à la première ligne HT surnommée " le grille pain " ( ceux
qui la passent, savent pourquoi ) le parcours vers la deuxième ligne HT n'est pas de tous
repos avec des turbulences près du relief car pas de doute, nous sommes sous le vent des
thermiques qui se développent coté sud-ouest et matérialisés par un gros cumulus.
Chacun fait comme il peut, comme un planeur qui me passe sous les pieds. Je ne regrette
pas de voler sous une POLARIS d' ITV, voile standard aux performances exceptionnelles et
promise à un bel avenir. Comme je le répète à qui veut bien l'entendre, il vaut mieux
voler à 120% sous une voile sure qu'à 80% sous une voile de compétition. L'arrivée au
bout de la crête se fait comme prévue avec de gros thermiques sous le cumulus, l'horizon
se bouche par les nuages et la transition vers le Trélod se fait dans l'ombre.
Le Trélod à l'ombre ne tient pas ses promesses et il faut avancer
sous la crête dans un air calme jusqu'à la dent de Pleuven pour trouver un beau
thermique sous cumulus ( merci les nuages) avant d'engager la transition vers la Dent
d'Arclusaz qui comme le Roc des Boeufs ( même configuration et même orientation) nous
accueille avec des turbulences à mi-pente. Mais pas question de céder à la pression, je
maintiens la position et monte au-dessus de la crête pour trouver un thermique plus
accueillant. Un cumulus nous attend au sommet avec une vue exceptionnelle sur la vallée
d'Albertville. Après quelques photos souvenir, je demande à mon co-pilote d'un jour s'il
connaît le chemin du retour, dans la négative, je prends le chemin inverse. La
transition se fait sous les nuages en direction des alpages de Precherel, derrière
la Dent de Pleuven, pour éviter de se faire piéger par la brise de vallée, Le passage
derrière la dent se fait sous le vent avec des sensations bizarres, qui cessent coté
ouest avec une montée catapultée mais salvatrice sous le cumulus du Trélod.
A ce stade, le plus difficile est fait, on voit le lac d'Annecy et
il suffit de se laisser glisser le long de l'arrête herbeuse vers la montagne du Charbon
en grattant quelques thermiques avant la transition sur Montmin. L'altitude est correcte
mais pas suffisante puisqu'à Verthier, je rencontre une brise de lac soutenue qui
m'empêche de raccrocher Montmin et me force à l'atterrissage.
En conclusion, 3 heures de vol pour un parcours techniquement
facile mais engagé avec des passages turbulents, bien qu'imposants, les nuages ont été
mes meilleurs alliés pour les plafonds et c'est dans les barbules que les conditions ont
été les plus calmes. Beaucoup de pilotes étaient au départ, comme pilotes suiveur, je
suis retrouvé seul à l'arrivée. Mais ou sont passé les autres. Mon co-pilote, je l'ai
perdu au retour derrière la Dent de Pleuven , j'espère qu'il va bien.
Un peu de technique : voile standard POLARIS d'ITV rapide,
performante et sure. Altimètre et variomètre de chez pifomètre. Casque stéréo avec
micro incorporé et radio calée sur la fréquence 94 Mhz ( radio THOLLON )
Robert BREDA
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13-juil.-2005