La Chaîne des Aravis Août 2001 |
Samedi 25 août 2001,
l'anticyclone des Açores s'est endormit sur l'Europe. Le ciel est au bleu avec
une température caniculaire et une masse d'air stable. Le téléphone sonne à 10h et le message
est bref : "le départ est fixé à 11h pour la dernière benne du
téléphérique de l' Etale, si tu es là on t'emmène". Après
avoir soudoyé ma conscience ( celle d'avoir abandonnée une fois de plus ma
famille et mes occupations ) le départ est donné pour le rendez-vous à
Talloires. Nous sommes cinq à partir pour la chaîne des Aravis car l' altitude élevée du décollage du téléphérique de
l'Etale favorisera la montée dans les couches supérieures
instables. Le temps de prendre un sandwich et nous voilà dans la
dernière benne du matin à 12h30. C'est la franche rigolade durant la montée entre les pilotes et les touristes inscrits au prochain baptême bi-place. L'aérologie est assez calme avec une brise montante ouest. Les pilotes qui
tentent un passage en face est de l' Etale se retrouve en bas, de même que
ceux qui tentent une montée en face sud-est de la pointe des Aravis. ce n'est
que vers 13 h qu'un parapente parvient laborieusement à se
hisser au-dessus de la crête pour finir à une altitude impressionnante ( 2700 m ). Le signal est
donné pour le décollage avec une transition sans virage. Il s'en suit
une montée rapide pour Thierry en face sud-est , une montée molle pour Franki
en face sud-ouest et une montée difficile pour moi en face ouest. Il m'a fallu
une demi-heure pour éviter la vache et trouver le long des sapins une
ascendance qui me monte lentement le long des pistes du crêt du loup. Le passage de la crête se fait avec une appréhension légitime : Les thermodynamiques
d'altitudes sont sud-est avec des thermiques sous le vent face
ouest. La récompense arrive au plafond ( 3000m) avec une vue superbe sur le
massif du Mont Blanc à l'est. La suite du parcours est très simple, il suffit de suivre la crête en direction du nord vers la Pointe Percée en négocient avec les thermiques, les dégueulantes, les catapultes et les tabasses. L'air est ventilé, ce qui signifie que vous attendez toujours quelque chose qui
ne vient pas ( devinez quoi ... ). A noter un phénomène intéressant à la Pointe Percée située au dessus de la vallée de Sallanches, je monte sous le nuage
thermodynamique sud-est qui est 100m au dessus alors que des barbules
alimentées par une brise nord-est de vallée se forment 100 m plus bas. Ce phénomène s'explique par le fait que la Pointe Percée est à point de confluence et que la température des deux masses d'air est différente avec des points de
rosée différents. Pour le retour, vous suivez le chemin inverse avec le paysage à l'envers.
En conclusion, un très beau vol bien matérialisé dans son parcours avec un paysage
époustouflant.
Robert BREDA
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