Une
    journée presque ordinaire  
    Jeudi 16
    décembre 1999, 9h30, il fait un froid glacial avec un léger vent Nord-Est.
    Cette nuit,
    la température est descendue à -8° et le soleil a du mal à percer les brumes
    matinales. Bref, un temps à rester au chaud. 
    Mais voilà, les balises météo de ma radio donnent un vent léger sud-est à sud en
    altitude et des températures au-dessus de 0°. Mon ordinateur de bord déclenche la
    procédure d'urgence, c'est à dire : évacuation des tâches, report des rendez-vous,
    fermeture du bureau et mise en route du répondeur. 
    Je charge le paramoteur dans la voiture, j'enfile la combinaison thermolactile, la
    polaire, les gants de soie, les gants normaux et le reste... Une minute plus
    tard, je suis au
    décollage (altitude 650m), un champ isolé et secret ne figurant ni sur la liste des
    sites FFXX, ni sur les cartes aéronautiques. Après les vérifications d'usage, je fais
    chauffer le moteur et décolle en direction du Semnoz situé à 30 Kms à vol
    d'oiseau. Il
    est 10h30, je survole la Montage d'Age à basse altitude pour échapper aux radars de
    l'aviation civile (on ne sait jamais..) et passe sous la voie d'approche de l'aéroport de
    Meythet au niveau de Chavanod (conformément aux accords passés avec le commandant de la
    base car un bon accord vaut mieux q'une mauvaise guerre...). Une fois passées ces
    contraintes administratives, la montée vers le Semnoz commence vers Vieugy puis Quintal.
    Il fait froid, mon moteur Solo est content de la balade, il ronronne au trois quart de sa
    puissance, le taux de montée reste faible dans un air calme sous le vent météo. A 1000
    m d'altitude je quitte les brumes glaciales et trouve le ciel bleu caractéristique de la
    présence d'une influence sud, la température monte. Après quelques allers et retours le
    long de la forêt du Semnoz j'arrive au niveau du premier plateau sur la défensive, on ne
    sait jamais les conditions qui vous attentent au franchissement d'une crête.
    Le soleil
    m'envahit, je fais une reconnaissance aérologique au-dessus des pistes de fonds sans
    rencontrer de turbulence désagréable, tout beigne, j'attaque la dernière montée vers
    le sommet (altitude 1800m) en toute confiance. La prudence laisse la place au bonheur, la
    température est douce, la vue est superbe sur le massif du Mont-Blanc avec le Grand
    Paradis en Italie, la Chaîne des Arravis, la Vanoise, l'Oisan, la Chartreuse et même le
    Massif-Central à l'ouest. Je fais le tour du plateau et viens me poser devant le
    restaurant des Rochers-Blancs. Il est 11h30, je m'installe à la terrasse plein sud et
    commande le plat du jour, il fait 20°, le patron François, dans sa grande bonté, m'offre
    l'appéro que je ne peux refuser. Tout beigne et vous... ?, 14h, fin de la sieste, je fais
    une balade à pied , il fait chaud. J'en profite pour prendre quelques photos (numériques
    bien sur) du paysage. Au retour je croise quelques parapentistes déçus de trouver un
    vent faible. Il est 16h30, le soleil s'incline et donne ses rayons roses et froids des
    soirs d'hivers, il est temps de rentrer. La descente se fait en trace directe, le
    crépuscule me rattrape en plaine, les chaumières sont éclairées. L'instant est
    magique, sous mes pieds la vie s'est arrêtée comme engourdie par le froid et
    l'obscurité, à l'Ouest le jour finissant donne ses dernières lueurs rouges. Arrivée
    vers 17h30, la nuit tombe, je transfert les photos sur mon PC, je bidouille un titre, je cherche dans mon carnet d'adresse électronique une liste de parapentistes,
    un clic de souris et je suis chez Dmitri Lobatchev de Moscou, Al Baldini des US et les
    autres. Et dire que certains pensent que le passage à l'an 2000 est une banalité. 
    Un peu de technique : 
    Paramoteur FLY avec moteur 210
    cm3, démarreur électrique, hélice 115 cms avec réducteur.  
    Voile ITV Equinox 28 M2 avec Trim d'accélération paramoteur. 
    Combinaison et gants Thermolactile de DAMART. 
    Chaussures KOFLACH et chaussettes en laine de ma belle-mère. 
    Altimètre, variomètre de chez PIFOMETRE. 
    Appareil photo-numérique haute résolution (2.3 méga-pixels, zoom 3x2x) de RICOH très
    complet et très compact. Les photos ont été prises en haute résolution mais réduites
    en 500*400 pour internet.  |