Sauvetage Peisey-Nancroix Août 2003 |
L'expérience
de la vie m'a amené à m'entourer de précautions pour éviter les désagréments
qui gâchent facilement vos déplacements. Pour m'avoir fait
défaut certaines fois et m'avoir rendu service d'autre fois, voici une
"liste de confort" non exhaustive de produits et matériels à
emporter dans votre véhicule:
1 - Un parapluie, ça va de soi
2 - De l'aspirine pour lutter contre les maux de tête inopportuns
3 - Une paire de chaînes de roue pour vous extraire d'une situation
désespérée en été comme en hivers
4 - Une petite tente à quatre sous pour un bivouac improvisé
5 - Son paramoteur pour un éventuel vol plaisir ou s'extirper d'une
situation bloquée
Je vais tenté de vous démonter cette dernière recommandation en
commençant
par ce fait divers du 6 août
2003 relaté par la presse:
" A la suite
d'un violent orage très localisé, mardi à 18h30, une coulée de boue partie
sur un front de 400 mètres au niveau du glacier de Bellecote, à 3.000 mètres
d'altitude, s'est séparée en deux ou trois branches. Une quinzaine de
randonneurs qui se trouvaient bloqués entre les branches de la coulée avait du
être hélitreuillés par le peloton de gendarmerie de haute montagne de Modane.
Il n'y a pas eu de victime. L'orage et la coulée de boue n'ont fait que des dégâts
matériels sur le territoire de la commune. Deux voitures ont été déplacées
par la coulée qui a également fait tomber des panneaux de circulation. "
le 15 Août au
soir, à la tombée de la nuit, un nouvel orage se prépare, poussé par un
instinct ( je me demande encore lequel ) c'est accompagné de mon APN
et de mon jeune
assistant grand amateur d'aventures que nous prenons la direction de cette vallée encaissée pour jouer les apprentis
reporters en espérant photographier une nouvelle et hypothétique coulée de
boue! Arrivée sur les lieux,
accueilli par un déluge d'eau et de feu, l'apprenti reporter et son
assistant décident d'abandonner la partie en opérant aussitôt un repli stratégique.
Sur le chemin du retour les phares accrochent des déplacements suspects au
travers de la route. Il s'agit bel et bien d'une nouvelle coulée de boue
qui s'écoule avec une certaine nonchalance entraînant des rochers énormes
empêchant toute retraite. Dans cette ambiance apocalyptique, la curiosité cède
vite la place à la panique et c'est en marche arrière que l'équipage tente un
échappatoire limité puisque nous sommes pris en tenaille par deux coulées.
Sur les conseil de mon assistant, c'est vers le seul hameau de l'autre coté de
la rivière que nous trouvons refuge et à l'abri d'une catastrophe majeure toujours
possible. Accueilli dans un chalet, nous assistons impuissant à la
descente programmée de la Pointe de Bellecôte qui à 3000m d'altitude et sous
l'action de l'eau se débarrassent de tous les gravas accumulés depuis des
millénaires et libérés par la fonte des glaciers bien d'actualité. Dans
cette nuit sans lune et sans visibilité, le vacarme des rochers de plusieurs
tonnes sautant les falaises est absolument terrifiant avec l'impression
désagréable que la montagne voulait nous engloutir.
Finalement le calme revient et vers 4 heure de matin, ne trouvant pas le
sommeil, je pars en reconnaissance sous la nuit étoilé et constater l'ampleur
du désastre qui n'est qu'une copie conforme de la coulée de 6 août. Au petit
matin, après une reconnaissance en hélicoptère, la préfecture ne tarde pas
à prendre les décisions qui s'imposent et c'est toutes les forces de la
république qui bloquent l'accès de la vallée. On y trouve la gendarmerie, la
police, les pompiers, la municipalité, tous bien décidé à refouler la
presse, les touristes et les curieux.
L'occasion faisant le larron, je n'ai pu m'empêcher de sortir mon paramoteur
pour décoller sur la route désaffectée, rejoindre le monde libre sous
le regard amusé des autorités et démontrer par là même l'utilité
de la ligne 5 de la "liste de confort" vue plus haut.
Au
final, les engins de travaux public étant restés sur place depuis le 6 août,
l'accès à la vallée fut rétabli dans l'après midi avec le rapatriement du
matériel terrestre avant une une nouvelle alerte orageuse et une fermeture
administrative du site.
Robert BREDA
Le matériel
:
Paramoteur FLY SOLO 210 avec hélice de 115 cms et embrayage mécanique.
Réservoir de 10 l
Voile ITV Equinoxe 28 avec détrim paramoteur
Altimètre et variomètre de chez Pifomètre