La libération de l'homme par la machine.
Après 12 années de parapente, des sensations exceptionnelles, des chutes et quelques journées d’hôpital, je me suis demandé ( comme beaucoup de pilotes ) si le paramoteur pourrait m'apporter de nouvelles sensations. L’indécision à durée deux années puis le grand jour est arrivé, il a fallu se jeter à l'eau comme on se jetait d'une falaise à l'époque. Après avoir pris quelques conseils auprès de pilotes expérimentés, mon choix s'est porté sur un modèle FLY avec un moteur solo de 210 cm3, une hélice de 115 cm avec réducteur et démarreur électrique. Quelques négociations plus tard concernant un terrain plat de longueur respectable, les essais ont commencé avec une grande émotion. Essais du moteur au sol, du moteur sur le dos, gonflage moteur coupé puis gonflage moteur en marche et le Grand Jour. Je vous assure que se retrouver avec une machine de 30 kgs sur le dos, un bruit infernal, des vibrations, la poussée d'une hélice qui siffle à 6000 tr/mns dans le dos et une voile qui n'est pas encore gonflée derrière vous ne peut pas vous laisser indifférent. Ces manoeuvres demandent une concentration plus importante que lors d'un décollage en parapente. Après les premiers mètres et le gonflage de la voile, la course infernale commence car, contrairement au parapente, il est hors de question de se servir des freins pour décoller ( sauf pour corriger la direction, mais délicatement ) c'est uniquement la vitesse de la voile qui provoque la portance, cette portance qui arrive comme une force libératrice, les pieds quitte le sol, le poids de la machine et de la vie se font oublier, vous quittez le monde des hommes, vous devenez un oiseau. Ce premier décollage, m'a apporté autant de sensation que mon premier décollage en parapente. Même si la voile est identique, il est inutile de comparer le parapente au paramoteur, le domaine de vol est diffèrent et complémentaire, le paramoteur vole ou et quand le parapente ne vole pas. |